Alors que le gouvernement envisage diverses mesures (plans de départs volontaires, recours accru aux contractuels…), sept organisations syndicales de la fonction publique, dont la CFE-CGC, appellent à une mobilisation nationale le 22 mars pour défendre les missions publiques, l’emploi et le pouvoir d’achat.
Quelques mois après la grande journée d’action intersyndicale du 10 octobre 2017 qui avait vu plusieurs centaines de milliers d’agents des trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) descendre dans les rues, ces derniers sont de nouveau invités à battre massivement le pavé. A l’appel de sept organisations syndicales (CFE-CGC, FO, CGT, FSU, Solidaires, CFTC et FA-FP), une nouvelle journée d’action se tiendra le 22 mars. Près de 140 manifestations sont attendues aux quatre coins de l’Hexagone.
- Un gouvernement « qui reste sourd »
« En dépit de la forte mobilisation unitaire du 10 octobre, plus les semaines passent, plus il se confirme que le président de la République et le gouvernement demeurent sourds aux légitimes revendications portées par les agents à l’occasion de cette mobilisation », déplorent les organisations syndicales de fonctionnaires dans un communiqué unitaire. « Le gel de la valeur du point est maintenu, le jour de carence rétabli, l’injuste hausse de la CSG mal compensée, les coupes budgétaires et suppressions d’emplois confirmées. De nouveaux projets viennent encore noircir un tableau pourtant déjà bien sombre. »
- De nouvelles menaces contre le statut et contre tous les agents
A l’issue du récent comité interministériel de la transformation publique, le gouvernement a en effet annoncé plusieurs pistes de réforme (programme « Action publique 2022 ») dont le recours accru aux contractuels et à la rémunération au mérite, la simplification des instances représentatives et de possibles plans de départs volontaires.
« Tout laisse craindre que ce programme ne s’avère être qu’une opération visant à habiller de profondes remises en cause des missions publiques, ce que confirment les annonces inacceptables qui, si elles sont appliquées, constitueraient à la fois une menace grave contre le statut général et contre tous les agents », fustigent les organisations syndicales. Qui rappellent également combien de multiples services (dans les administrations de l’État, les hôpitaux publics et les collectivités territoriales) « fonctionnent dans des conditions dramatiques, sans les moyens nécessaires, qu’ils soient humains ou budgétaires ».
- « Impératif et urgent de changer de direction »
Pour les organisations syndicales, il est donc « impératif et urgent de changer de direction ». En portant les revendications suivantes :
– Une négociation salariale immédiate pour le dégel de la valeur du point d’indice, le rattrapage des pertes subies et l’augmentation du pouvoir d’achat ;
– L’arrêt des suppressions d’emplois et les créations statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin et non un plan destiné à accompagner de nouvelles et massives suppressions ;
– Un nouveau plan de titularisation des contractuelles, de nouvelles mesures pour combattre la précarité et non pour favoriser son extension comme le préconise le gouvernement ;
– Des dispositions exigeantes pour faire respecter l’égalité professionnelle ;
– L’abrogation du jour de carence ;
– La défense et la pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers.
Mobilisée (voir ici le tract) pour cette grande journée d’action visant à défendre le pouvoir d’achat, la reconnaissance des métiers et des compétences, l’emploi et les conditions de travail, la fédération CFE-CGC des services publics donne rendez-vous à Paris à 13 heures devant Bercy. Pour la province, la fédération invite les participants à contacter les unions départementales et régionales.