Reçu le 12 octobre par Emmanuel Macron, François Hommeril a fait part au président de la République de l’opposition de la CFE-CGC aux ordonnances réformant le Code du travail qui amoindrissent les droits des salariés, et rappelé combien la méthode de concertation imposée par le gouvernement n’était pas adaptée. Le président confédéral a par ailleurs évoqué les prochaines réformes voulues par l’exécutif (assurance chômage, formation professionnelle et apprentissage), pour lesquelles la CFE-CGC souhaite des phases préalables de négociation entre partenaires sociaux.
- Assurance chômage : préserver le caractère assurantiel du régime
“Pour la CFE-CGC, il est impératif de conserver le caractère contributif, assurantiel et solidaire du régime actuel géré par les partenaires sociaux dans lequel l’indemnisation chômage est proportionnelle au salaire antérieur pris en compte pour la cotisation”, résume François Hommeril. La CFE-CGC rappelle par ailleurs que le personnel d’encadrement (techniciens, cadres, agents de maîtrise) contribue à hauteur de 25 % de contribution nette (40 % des cotisations, 15 % de dépenses) au régime de l’assurance chômage !
Alors que le gouvernement souhaite ouvrir l’assurance chômage aux indépendants et aux démissionnaires, la CFE-CGC fait valoir que les prévisions sont aujourd’hui particulièrement inquiétantes puisque l’indemnisation des démissionnaires, sur les chiffres actuels de démission (supérieurs à un million), pourrait générer un surcoût assurantiel estimé au minimum à 8 milliards d’euros. L’indemnisation des démissionnaires, par effet d’aubaine, occasionnerait un risque économique important, avertit la CFE-CGC.
- Formation professionnelle : des doutes sur l’individualisation des droits
“Pour notre organisation, la formation professionnelle est un dispositif clé pour la compétitivité économique”, rappelle au préalable François Hommeril. Sur ce dossier, la CFE-CGC exprime de grands doutes sur l’individualisation des droits et le peu d’impact positif économique d’un tel dispositif. A ce titre, la CFE-CGC veillera notamment à ce que le congé individuel de formation ne soit pas absorbé dans un dispositif du type CPF (compte personnel de formation).
- Apprentissage : un consensus à concrétiser
“Voilà un dossier qui n’est pas politique, indique François Hommeril. Tout le monde est d’avis qu’il faut développer l’apprentissage et répondre aux problèmes de terrain pour permettre aux personnes, dans un processus de qualification, d’intégrer de manière plus fluide les entreprises.” Pour la CFE-CGC, il faut d’abord savoir pourquoi il est aujourd’hui plus coûteux que bénéfique, pour les entreprises, d’accueillir des apprentis.
- Non à la concertation, oui à de vraies négociations par dossier
La CFE-CGC l’a martelé ces derniers mois : outre les effets néfastes des ordonnances – notamment la fusion forcée des instances représentatives du personnel – la méthode de la concertation telle qu’elle s’est déroulée sur la réforme du Code du travail n’est pas adaptée. “Nous voulons des dossiers séparés, des consultations et de vraies phases de négociation”, prévient François Hommeril.
Emmanuel Macron s’est engagé à ce que les trois dossiers soient traités en blocs séparés avec une phase de négociation. Sans plus de précision quant à la forme que celle-ci pourrait prendre. “Quel que soit le dossier, la CFE-CGC souhaite que les partenaires sociaux aient une phase préalable de négociation, déclare François Hommeril. Je crois en la force de la négociation et dans la qualité du dialogue social pour générer des compromis de qualité.”
- Agenda social : la CFE-CGC reçue à Matignon le 18 octobre
Après l’Elysée les 12 et 13 octobre, les partenaires sociaux seront reçus la semaine prochaine à Matignon (la CFE-CGC le 18 octobre) pour poursuivre les échanges.