Le gouvernement a donné le coup d’envoi de la concertation sociale sur la réforme de l’apprentissage. Secrétaire national confédéral, Jean-François Foucard fait le point sur les enjeux et les positions de la CFE-CGC.
Les partenaires sociaux se sont réunis le 10 novembre dernier pour lancer la concertation sur la réforme de l’apprentissage voulue par le gouvernement. Qu’en est-il ressorti ?
Cette réunion de lancement a été très consensuelle. Les organisations syndicales de salariés et d’employeurs partagent la volonté de développer et de pérenniser la filière de l’apprentissage. Il s’agit notamment de lever les freins et d’agir sur les mentalités pour créer de la confiance dans la filière.
Nous attendons désormais de connaître les préconisations qui seront faites en février prochain par le gouvernement et le calendrier précis de la réforme. Nous saluons l’énergie mise dans ce dossier mais il faut désormais poser des jalons pour réussir et s’inscrire dans la durée. La CFE-CGC souhaite notamment que soit prévue dès maintenant une évaluation (courant 2019) des décisions qui seront prises.
Quelles sont les principales propositions de la CFE-CGC pour améliorer la filière et l’accompagnement des apprentis ?
Nous identifions deux grands sujets : l’Éducation nationale, qui « recycle » aujourd’hui les jeunes en situation d’échec, et toutes les règles/contraintes/restrictions concernant les mineurs : horaires et environnement de travail, utilisation de machines…
Plus largement, des solutions sont indispensables à mettre en œuvre pour développer l’apprentissage chez les moins de 18 ans. Nous préconisons notamment la création de campus qui permettent aux jeunes de s’inscrire dans une démarche de formation tout au long de la vie pour faciliter l’insertion professionnelle.
La CFE-CGC tient également à ce que soit abordées les questions de la rémunération, des niveaux de diplômes et de la formation du maître d’apprentissage. Basée sur la classification de la branche, la rémunération doit absolument être fonction du niveau de diplôme et donc de la plus-value générée par l’entreprise.
Par ailleurs, il convient de supprimer le plafond d’âge, aujourd’hui fixé à 30 ans, et ainsi permettre à tout un chacun de rentrer dans un processus d’apprentissage quel que soit son âge.
Quid du rôle joué par l’Éducation nationale et par les partenaires sociaux ?
Il ne faut pas penser que l’apprentissage soit une solution miracle contre le chômage des jeunes. L’apprentissage doit être un moyen – et non une fin – efficace pour rentrer dans la vie active ou pour continuer ses études.
La place de l’Éducation nationale est incontournable en matière d’orientation et pour que les diplômes ne soient pas bradés. Si les partenaires sociaux doivent définir et agir sur la partie professionnalisante, c’est à l’Éducation nationale de s’occuper de la partie générale : socle du citoyen, méthodologies pour apprendre à apprendre etc. Ce afin de permettre aux individus d’être en capacité d’évoluer tout au long de leur vie professionnelle face à un monde du travail en pleine évolution.
Propos recueillis par Mathieu Bahuet
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