Piliers de la représentativité syndicale, les élections des chambres d’agriculture (assemblées professionnelles représentatives de la diversité du monde agricole) se tiendront en janvier 2019. Décryptage.
Dernière ligne droite pour les élections dans les chambres d’agriculture qui vont se tenir en janvier prochain, l’occasion pour les agriculteurs et les salariés des services agricoles d’élire les représentants qui siègeront dans les chambres d’agriculture. Le dépôt des listes devait s’effectuer entre le 6 et le 17 décembre dans les préfectures départementales. Une gageure puisqu’il s’agissait, pour chaque organisation syndicale, de trouver 1 000 candidats représentant les salariés du monde agricole en incluant les DOM-TOM. Et ce, « dans un secteur qui comprend beaucoup de petits patrons travaillant seuls, où l’on compte de moins en moins de salariés et où ceux-ci n’ont pas beaucoup de temps pour aller dans des réunions, même s’il ne s’agit que de quatre fois par an », rappelle Jean-Michel Pécorini, délégué syndical central (DSC) du groupe Casino, expert confédéral en charge du développement syndical, du dialogue social et des unions territoriales.
Inutile de dire que, depuis le premier comité de pilotage organisé par la CFE-CGC en octobre 2017 pour préparer ces élections, les 14 mois qui viennent de s’écouler n’ont pas été de trop. Dans le détail, 500 candidats devaient être enregistrés pour représenter la production agricole au collège 3a (agriculteurs, viticulteurs…) et 500 pour représenter les services agricoles au collège 3b : Crédit Agricole, Groupama, Mutualité sociale agricole (MSA), Office national des forêts (ONF)…
Autre impératif qui n’a pas simplifié la tâche : les listes de candidature devaient impérativement être complètes, c’est-à-dire comporter un nombre de noms égal au nombre de sièges à pourvoir dans le collège. Elles devaient aussi être mixtes, sans aller toutefois jusqu’à la parité pour tenir compte de la spécificité masculine du secteur. Concrètement, au moins une femme doit figurer parmi les trois candidats titulaires d’une liste de cinq, mais il n’y a pas d’obligation pour les deux suppléants.
- Un pilier de la représentativité syndicale
Les élections dans les chambres d’agriculture constituent l’un des trois piliers de la représentativité syndicale en France telle qu’elle est définie par la loi de 2008, avec les élections interprofessionnelles dans les entreprises et les élections dans les très petites entreprises (TPE).
« Je veux souligner l’importance de cette élection qui est vitale pour la Fédération agro-alimentaire de la CFE-CGC, insiste Jean-Michel Pécorini. Notre organisation est la troisième organisation représentative dans le monde agricole et la deuxième dans les MSA. Nous ne sommes pas un syndicat comme les autres. Notre seule philosophie est la défense des salariés et de l’encadrement, ce qui explique que nous soyons capables de signer des accords quand nous estimons qu’ils sont justes, même si l’idée de départ ne vient pas de nous. Nous sommes des interlocuteurs pragmatiques avec qui la FNSEA (ndlr : la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, le syndicat majoritaire), entre autres, peut négocier. »
- Le calendrier du scrutin
– 17 décembre : date limite de dépôt des listes de candidatures
– Du 7 janvier au 30 janvier 2019 : campagne électorale
– 14 janvier 2019 : ouverture de la plateforme de vote électronique
– 31 janvier 2019 : clôture du scrutin
– 8 février 2019 : proclamation des résultats