Comment permettre aux salariés de garder la main sur leurs données ? Cette question a trouvé réponse le 4 juillet, dans le décor futuriste de l’Elyseum, à Paris, lors de la présentation de la version enrichie de la Charte éthique et numérique RH élaborée par la CFE-CGC et le Lab Rh.
Pour nourrir le débat et s’adapter aux grands défis posés par l’intelligence artificielle, la CFE-CGC travaille depuis près de deux ans sur les impacts de l’IA dans le monde du travail. Alain Giffard, secrétaire général de la CFE-CGC, a souligné dans son intervention d’ouverture, que la réalisation de la charte RH s’inscrit dans une suite logique. « Après le succès des quatre conférences et tables-rondes sur les applications de l’intelligence artificielle dans la santé, l’industrie, le système bancaire et les ressources humaines, la CFE-CGC a souhaité protéger plus spécifiquement les données des salariés dans leur vie au travail. »
D’où la naissance de la charte « Ethique et numérique RH ». Grands artisans de ce document, Raphaëlle Bertholon, déléguée nationale CFE-CGC et Jérémy Lamri, du Lab RH, ont évoqué sa finalité et présenté son contenu enrichi. Pour Jérémy Lamri, « il était très important de rédiger cette charte à plusieurs. L’éthique et le RGPD sont en effet fortement liés aux enjeux RSE. L’IA doit permettre de mettre la science au service de tous, pour révéler le potentiel de tout un chacun. Et non de mettre des données dans des cartes (…). En matière d’IA, les choix que l’on fait aujourd’hui déterminent le modèle de société que l’on aura demain. »
Nicolas Blanc, délégué syndical CFE-CGC chez Engie, a témoigné de son expérience en entreprise. « En tant que délégué syndical, il faut communiquer autour des nouveaux droits numériques des salariés. Nous sommes également les partenaires privilégiés des RH ».
Ce rôle clé des organisations syndicales a été souligné par Pierre-Oliver Gibert, président de l’ADCDP. « Je suis content de voir que les organisations syndicales s’emparent du sujet RGPD et de celui des données. Il est important qu’il y ait une compréhension du sujet. La charte est un bon outil pour cela ».
Dans un monde qui évolue, il faut désormais tenir compte de l’IA, tout en restant vigilants. « L’IA sait prédire, mais si on se contente d’obéir, on ne laisse plus place aux idées nouvelles. C’est pour cela qu’il faut travailler avec elle », a ainsi déclaré Benoît Raphaël, expert en innovation digitale et média, blogueur, entrepreneur et éleveur de robots !
Cédric Villani, mathématicien et député, était également présent lors de cette soirée. Il a alerté sur le fait que « la protection des données personnelles et du droit du citoyen est une question majeure. L’IA est une arme puissante. C’est pourquoi il faut la réguler : c’est l’objet de cette charte ».
François Hommeril, président de la CFE-CGC, a conclu cette soirée. « Cette charte nous montre qu’on peut aborder le progrès sous l’angle de la raison… en donnant la parole à ceux qui défendent le collectif de travail pour restaurer un lien de confiance et solidarité entre tous les corps qui créent une société équilibrée. »